top of page

Le téménos

Cet ensemble comprend le plus ancien monument découvert à ce jour à Martigny, un temple indigène de la fin de l'époque gauloise (A).

Il est constitué d'un soubassement en pierres sèches de 16m sur 12,85 sur lequel était édifiée une cella, le saint des saints du sanctuaire, en maçonnerie légère, de 7,60 m sur 6,60.

A env. 20 m au sud et à env. 40 m au nord du temple, on a repéré deux podiums parallèles, en pierres sèches également, larges de 5 m, d'orientation différente (Z); ils matérialisaient peut-être les limites d'un vaste enclos sacré préromain. Monnaies gauloises et fibules témoignent de la fréquentation des lieux dès le milieu du Ier s. av. J.-C. en tout cas.

 

Un siècle après, à l'époque de la fondation de Forum Claudii Vallensium, le temple fut intégré dans un vaste enclos sacré, un téménos, de 83,80m sur plus de 135m, délimité pas des murs. Les podiums furent alors abandonnés.

Ce téménos était bipartite; il comprenait au nord-ouest une area sacra, avec le temple indigène et probablement d'autres édifices sacrés et au sud-est, une sorte de " caravansérail ". Ce dernier s'ouvrait sur la voie du col du Gd St-Bernard par un portique double monumental (G) donnant accès à une vaste cour intérieure autour de laquelle étaient articulées 3 ailes: des entrepôts (H), des salles de réception et de détente, avec des installations thermales (K à U) et vraisemblablement un corps de logis (Ga).

Les voyageurs et les pèlerins pouvaient donc y déposer leurs marchandises, s'y restaurer et s'y délasser avant d'aller honorer les divinités qui régnaient sur le sanctuaire. L'origine de ces dernières est assurément indigène même si le seul dieu attesté par une inscription est Mercure; il s'agit indubitablement d'un dieu gaulois, peut-être Lug ou Teutatès, assimilé au dieu du commerce romain par l'effet de l'interpretatio romana.

 

Le sanctuaire continue d'être assidûment fréquenté, jusqu'à la fin du IVe s.: les dons votifs de monnaies ne cesseront qu'alors. Pendant cette période, on aménagea devant le temple indigène, orienté au nord-est, une cour bordée de portiques et édifia un petit édicule (B à E).

La cella fut reconstruite en maçonnerie, mais décentrée du côté sud-ouest par rapport au soubassement et à la cella originale. C'est probablement aux chrétiens que l'on doit la destruction et l'abandon du téménos.

bottom of page